La revue Ancrages célèbre son 20e anniversaire de fondation. Des activités spéciales seront annoncées dans les prochaines semaines. Parait aujourd’hui le 41e numéro intitulé HABITÉ.E.S.
Siknikt (Mi’kma’ki), 15 décembre 2024. C’est avec une joie toute particulière que le comité de rédaction de la revue Ancrages vous offre le 41e numéro intitulé HABITÉ.E.S… car demain c’est officiellement notre 20e anniversaire ! ! ! En effet, la revue Ancrages a été incorporée le 16 décembre 2004, et a fait paraître son premier numéro au printemps 2005, sous la direction de la poète acadienne Rose Desprès, appuyée par son comité de rédaction. Née par la volonté d’un groupe de personnalités littéraires et d’universitaires qui désirait ardemment combler le vide laissé par la disparition de la revue Éloize, Ancrages se veut un espace de création au service de l’Acadie mais ouvert sur les francophonies canadienne et mondiale. Depuis vingt ans, de vaillant‧e‧s bénévoles s’investissent dans le comité de rédaction pour que vous puissiez lire des textes de créations édités avec passion et qui répondent à des contraintes littéraires toutes plus originales les unes que les autres !
Durant la prochaine année, la revue Ancrages célèbrera avec des activités que nous annonceront un peu plus tard et une programmation remarquable. À commencer par ce numéro-ci, HABITÉ.E.S, dirigé par Sébastien Lord-Émard. Nous vous présentons aujourd’hui le premier texte du numéro 41, une traduction collective du texte « A Knock on the Door » de l’écrivain anishinaabe Niigaan Sinclair, paru dans son plus récent ouvrage Wînipêk : Visions of Canada from an Indigenous Centre, récipiendaire du Prix du Gouverneur général dans la catégorie « Non-Fiction ». Nous sommes très reconnaissant‧e‧s de pouvoir le publier en nos pages sous le titre « On frappe à la porte ». Les traducteurices sont Magalie Albert, Amadou Ballo, Kelsey Cameron, Aimé·e Després-Smyth, Audrée Gagnon, Rassim Mohammed Lakoues, Myriam Mey Yu Haché et Gabrielle Thébeau, et sont des étudiant·e‧s du baccalauréat en traduction à l’Université de Moncton. Iels ont traduit collectivement la nouvelle « A Knock on the Door » vers le français dans le cadre du cours TRAD4735 – Traduction littéraire, offert par la professeure Arianne Des Rochers à l’automne 2024. EXTRAIT :
Imagine, quelqu’un frappe à la porte. C’est un groupe de gens, mené par un homme qui porte une couronne. Tu leur souhaites la bienvenue, leur offres du thé et les invites à s’asseoir.
Pendant quelque temps, vous échangez des histoires, des salutations et des cadeaux. Puis, tout à coup, l’homme à la couronne te tend un morceau de papier. Tu le prends. Ensuite, il vous ordonne, à toi et à ta famille, de vous enfermer dans la salle de bain.
Naturellement, tu refuses. « Je suis chez moi, tu dis. Ma famille vit dans cette maison depuis toujours. Cette maison et nous, on est inséparables. »
« Mais pourtant, tu as consenti », il réplique, brandissant le morceau de papier. Il vous bouscule dans la salle de bain.
Avant que tu puisses réagir, la porte se ferme derrière vous. Elle est verrouillée.
Niigaan Sinclair.
Le numéro 41 fut conceptualisé par Sébastien Lord-Émard, qui est aussi employé à la coordination de la revue, et qui en signe le Liminaire. EXTRAIT : « En 2015, avec beaucoup d’émotion, je publiais pour la première fois un texte dans la revue Ancrages. C’était dans le numéro 8, intitulé Jeudivers, et sa page couverture était illustrée par une œuvre du poète et artiste visuel Guy Arsenault. Près de dix ans plus tard, ce dernier (aujourd’hui décédé) revient illustrer le premier numéro d’Ancrages que je dirige, grâce à la collaboration de sa fille, l’artiste Maryse Arseneault (merci du fond du cœur). Pour quiconque connaît un tant soit peu la littérature acadienne, Guy est une figure incontournable, pionnière, et pour tout dire légendaire. En réfléchissant à ce numéro 41, HABITÉ.E.S, un vers célèbre tiré de son poème Acadie Rock me revenait sans cesse en tête : « Ta maison / cé ton ché vous », lancinante tautologie écrite à l’oral, lui qui a donné « au chiac, cible privilégiée de la stigmatisation élitiste, une stature littéraire. » (Gérald Leblanc, 1994). Moins connues peut-être, les œuvres d’art visuel de Guy m’émeuvent autant. Créées au crayon ou plus souvent à la gouache, on y sent la douceur, la chaleur et la nostalgie propres aux lieux habités et aimés. »
Bonne lecture !
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Sébastien Lord-Émard
Coordination
506-380-9797
Mouillé.e.s jusqu’aux mots – le balado
Découvrez le balado / podcast Mouillé.e.s jusqu’aux mots de la revue Ancrages. Retrouvez l’ensemble des épisodes sur l’appli Radio-Canada OHdio 🎙️ ou abonnez-vous sur le site web d’Ancrages : https://ancrages.ca/feed/podcast/mouillees-jusquaux-mots .
Remerciements
Ancrages tient à souligner la contribution financière du Conseil des arts du Canada, du gouvernement du Nouveau-Brunswick et de la ville de Moncton à la réalisation de ses activités d’édition. Nous en sommes reconnaissant.e.s.