François Sincère. Chez-soi

Guy Arsenault, gouache, 1984 (Droits de reproduction : Maryse Arseneault)

 

Les murs n’arrêtent pas de transpirer 

quand tu leur pointes ta joie 

  

les fenêtres perdent leurs illusions débordantes 

et tombent en syncope 

quand les murs parlent de tes secrets 

  

quand la ville se cherche un amant désintéressé 

les cathédrales plient les genoux 

pour respirer la vie qui s’éteint à grands coups de superflu 

  

les toits se laissent emporter par l’ivresse de la nuit 

qui ne fait que goûter à la tranquillité du jour 

  

cette paix qui défile sous la pluie et le chaos 

fait de son chez-soi le refuge des saints 

et les souvenirs deviennent des ponts dans la nuit 

  

malgré l’inconfort et le manque de capabilité 

on se sent toujours mieux dans sa case 

que parmi les étoiles amnésiques 

  

même l’incertitude vient pour des balades ensoleillées 

parce que tu as su faire le miracle que la richesse rêvait 

depuis que les étoiles voulaient avoir des âmes  

 

FRANÇOIS SINCÈRE.

Texte publié dans le No 41. HABITÉ.E.S

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