(Émilie Bernard. Planche de montagne VIII. 2023)
Le corps a pas qu’à être un chant de bataille
Ni le mensonge de chair en pleurs
D’un papier d’adoption
Où le nom absent d’une femme territoire
Résonne pour un enfant qui hurle le vide
Se regarder dans la glace
À travers des nœuds coulants
Qui n’ont pas su retenir les frontières
Faire des longueurs
Dans le culte des morts indomptées
En essayant de pas s’essouffler
De peur de se noyer dans le sang de la truie
Qu’on a égorgée avant de tuer
C’est comme ça que c’est
La chair goute meilleure
Quand on la fait pleurer de force
Toutes les blessures sont pas faites pour guérir
Il faut ressusciter les mémoires
Pour les tuer comme du monde
C’est de la terre noire
Qu’il y a dans son baluchon
Trainer son terrain
Ça permet de toujours être à la bonne place
sébastien bérubé
Texte publié dans le No 40. Déraciner/Enraciner