Éric Landry. Les rangées vertes

Passager somnolent sur le chemin qui range
Ce long champ où s’alignent des végétaux dansants,
Les paupières vacillantes j’ai confort en pensant
Aux rangées toutes vertes en terre toute orange.

Éveillé tout d’un coup je crois revoir le jour —
Bien que le ciel portait alors des teintes plus belles —
Où nous avions passé ce point d’ancrage fidèle.
Étourdissants jumeaux : l’allée et le retour !

Et m’affaissant lentement, les courants aériens,
La buée du pare-brise et la traînée des gouttes,
La rumeur orageuse des pneus sur l’autoroute,
Viennent tisser le voile gris du sommeil qui revient.

Passager somnolent sur le chemin qui range
Ce long champ où s’alignent des végétaux dansants,
Les paupières vacillantes j’ai confort en pensant
Aux rangées toutes vertes en terre toute orange.

Éric Landry

Texte publié dans le No 37. La patate

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