une dictée
La luminosité du printemps éclate dans un fulgurant retour de la vie.
Comment ne pas remarquer le vert fluorescent de l’herbe perforant la terre endurcie, les feuilles surgissant contre la grisaille des branches hivernales encore toutes raides des ardeurs du froid ou les arbustes se balançant malgré tout dans un cliquetis inquiet et nerveux ?
L’accouplement des animaux, le bourgeonnement des plantes, la présence de plus en plus fébrile de ce vert radieux, tout laisse à penser que la nature est bel et bien là.
Bientôt le chant aigu des oiseaux viendra rajouter une note mélodieuse et réjouissante à cette symphonie de verdure aux tons acides, plus jaunes que bleus, mais si chaleureuse qu’on en oublie son mystère, son réconfort et sa rassurante présence au dégel d’un hiver toujours trop long, trop froid et trop blanc.
Pour le moment la nature s’installe, bousculant tout sur son passage, impressionnante dans sa volonté d’être de plus en plus vivante, de plus en plus généreuse et de plus en plus vaniteuse de cette verdure qui lui va si bien.
Herménégilde Chiasson
Publié dans le 31e numéro de la revue Ancrages Vivant