MO

Je demanderais une minute de silence.

Fermeture du général et des puits de lumière. Seul le puit de lumière de Mo reste ouvert.
Iel enlève ses gants et se coupe les cheveux au rasoir électrique, en silence, pendant une minute.

douceur en pente
les formes
se multiplient
de par leur chair

c’est pas de sa faute
elle ne sait pas comment
chérir les larmes
déjà sèches
de la chanson
qu’elle t’a fait arrêter trop tôt

le bonheur à fleur de peau
peau de soie
sans quoi le monde s’écroule
luire
de la brise
qui nous habite
motifs fleuris câlissés
dans la cage thoracique
teintée lavande
les jambes qui tremblent encore
dans l’horizon
du lendemain

couper le bracelet
promis
de notre union lasse
d’aimants qui collent pu
câlisser tes cadeaux aux vidanges
le lundi
dans le brun des rues
traîne-moi par terre

j’attends demain
avec impatience
les cordes serrées
à en couper le sang
à s’en mâcher les dents
égrainées
tu verras

je ne serai jamais vraiment partie
dans le vaste
de ton histoire
bulldoze-moi
grave tes initiales
sur mes seins

continue de me parler tout bas
quand ça vient à l’amour
j’ai mal au ventre
t’es la plus belle route
que j’ai empruntée
y’a trop de place dans mon lit
asteure
trop de monologues de salon
trop de vent dans les yeux
trop d’oeufs dans le carton
je ne sais pas les matins
froids et durs
ici

tu ne me verras plus passer
dans le noir
de tes pupilles
trop larges
de tes yeux daltoniens

se tatouer
c’est juste une excuse
pour sentir dequoi
entre les bouteilles de vin

essaye donc
d’escalader la brique mouillée
pour voir
c’est comment
t’aimer

Sébastien Bérubé

Mo Bolduc

Maya Cousineau Mollen

Francis Paradis

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