Je demanderais une minute de silence
Fermeture du général et des puits de lumière. Seul le puit de lumière de Maya reste ouvert.
Elle enlève ses gants et reste debout silencieuse pendant que défilent des commentaires haineux à l’écran derrière elle.
Aller vers l’autre, c’est parfois renoncer à l’autre…
Que ce soit en Sauvage enchaînée
Ou en électron de liberté
Il faut Aller ,,, Aller vers l’autre
Chercher le chemin périlleux
Des alliances insolentes
Des amitiés perdues
Ma vie hybride
Solitaire et réservée
Suspendue entre des mondes
Hostiles, froids et blessés
Je ne pouvais que survivre
En quête des possibles sourires
Je ne pouvais que respirer
De la musicalité des dialogues
Je marche avec le comédien
Qui me révèle son lieu secret
Dans cet univers de paix
Au cœur d’un Paris révolte
J’entends les chuchotements
Des confidences sous la nef
De l’éloquence des passions
Ainsi le temple sans ses parures
Renaît vêtu de son mystère
Car le Théâtre, c’est l’Autre
Revenir sur les terres
De mon premier berçeau
Où la lueur des feux sacrés
Brûle, revendicatrice
Dure bataille du carcinôme
Métastase des mémoires floues
Me voilà muette
Ma voix soudainement éteinte
Comme mes droits territoire
On veut me dénuder
De mes traditions d’oralité
De mes teuikans frémissants
Profaner le repos des ancêtres
Et m’enterrer sans nationalité
Rest in peace, Autochtone.
Mais
Ami de mes folies capitonnées
Ton bonheur se veut un parfum quiétude
Tu es là donnant sagesse et apaisement
Architecte au regard mesuré
Bâtisseur de la joie des autres
Ami confident de ces larmes furtives
Moqueur au sourire rieur
Tu m’as sauvé de mes milles morts
Car tu sais dompter les chevaux blessés
Qui fous de douleur
Peuvent chercher dans la délivrance
Celle dont on ne revient pas
Un point de non-retour…
De tes mots habiles
De tes gestes spontanés
Exsuder ton plaisir de vivre
Je te laisse à ton univers
Car tu le mérites tellement
Mais orbite autour de mon amitié
Car avec toi, je me sens meilleure
Un ti-peu embrumée
Sous une lune songeuse
Je pense à toi
Mais promis je reste discrète
Pour roucouler en secret
Il fait juste assez froid
Pour éviter les épanchements
L’air est bon
Les réflexions vagabondes
Malgré une touche de tequila
Qui ensauvage mes idées
Libère mes désirs
Je reste en apparence sobre
Pour contenir mes élans
Il est bon de perdre le contrôle
De danser en tout impunité
De rêver dans cette autre réalité
Amoureuse des hommes d’honneur
Car dans leur cri de loyauté
Un nous possible
Qui pue le respect
Entendre l’ami dire qu’il a mal
De nous voir si mal aimée
M’arrache du fond du ventre
Des larmes d’aveux
De celles que je noie dans les artistes en résidence
Comme j’aimerais être alcoolique