Mieux se saouler
Accepter les fenêtres fumées
Les reflets et les portes pleines
Frapper dedans
Ne pas se poser de questions
Embrasser l’impact
S’accoupler aux blessures
Parce que sur l’écorce de ma langue
Je sens se faner les fleurs de tes paroles
Et tomber les pétales arrogants
Je ne parlerai jamais comme toi
Rien ne pousse sur l’écorce
Qui cohabite comme du monde
Pour guérir
Faut déjà accepter qu’on va pas bien
Pour fermer les plaies
Faut savoir où elles sont
Et jeter les pleurs avec l’eau de vaisselle
Je tourne en rond
Je n’aime pas le carré
Je ne suis pas cartésienne
Je suis Amérindienne
Mon peuple se déchaîne
Il revendique dans la violence
Des mélodies symphoniques
Ses droits territoire
Ses vies d’ancêtres
Sa ligne de vie interrompue
Ses voix silencieuses
J’ai envie de danser
De me sortir de ma colonie
Et honorer le tambour sacré
Par mes pas au rythme incertain
Tu es le berger de mes désespoirs
Sous ton œil attentif, parfois énigmatique
Sachant trouver mon point d’équilibre
Me garder loin de mon point de bascule
Auréolé de tes valeurs de droiture
De ton bonheur nuancé
Je me tiens loin de mes désirs
Sauf quand tu m’enlaces en toute amitié
Moi je fonds bercée dans un autre bonheur