No 20. Solitudes

Avec des textes de Jean Désy, Marie-Andrée Gill, Gabriel Robichaud et Serge Patrice Thibodeau.
Une collaboration avec la Maison de la littérature de Québec et le Festival acadien de poésie.

Table des matières

  1. Quand
  2. Duo no 1 : forêt et montagnes
  3. Comment
  4. Fracasser les masques
  5. Terre
  6. La Compagnie Créole
  7. Marche
  8. Ile
  9. Appel no 1 : acadianisation
  10. Les miracles reviennent toujours
  11. Chuchoté
  12. Chouinard
  13. Braconnage
  14. Appel no 2 : enlever un k
  15. Solo
  16. Quand je ne savais rien
  17. Pour les poissons
  18. YouTube
  19. Appel no 3 : machine
  20. Ma solitude n’a pas été bonne
  21. Différent
  22. Danser les tempêtes

 

On m’a approché à l’automne 2017 pour assurer la direction artistique d’une résidence Acadie-Québec à la Maison de la littérature. La résidence aurait pour thème « Solitudes » et constituerait en une rencontre de quatre auteurs : Jean Désy, Marie-Andrée Gill, Serge Patrice Thibodeau, et moi-même. Du 5 au 9 mars 2018, on nous invitait à écrire et organiser une sortie de résidence (45 à 60 minutes) qui servirait de base à une prestation au Festival acadien de poésie de Caraquet l’été suivant.

Je suis toujours fasciné par l’effet de l’urgence sur la création. Ce que ça amène comme détours, comme recherche de solution, la débrouillardise qui se découvre, les zones de conforts ou la confrontation à l’inconnu qui en découlent. C’est un exercice qui oblige à l’humilité, au travail de groupe, à l’écoute de soi et des autres.

C’est en pensant à ce genre de conditions que j’ai abordé la résidence. J’aimais ce thème, « Solitudes », puisqu’il proposait quelque chose de vaste à la fois par ses possibles et par ses pièges. Au-delà de l’ironie, le fait de se rassembler à quatre pour créer autour de cette thématique, c’était aussi tenter de déjouer tout ce qui pouvait devenir sentencieux, moralisateur, et qui risquait de donner à notre présence autour d’une même table un prétexte autre que celui d’écrire et d’apprécier la scène.

Quelques échanges par courriel, des contraintes d’écritures à envisager, un espace scénique à explorer une fois sur place constituaient notre point de départ. Rien d’écrit d’avance. Nous avons pris les premiers moments pour discuter, histoire de mieux nous connaitre, de cibler ce dont on souhaitait parler, et surtout ce dont on ne voulait pas parler.

Suite à quoi sont arrivées les contraintes. Un monologue au « Je », un autre au « Tu », un texte choral, une réponse à la notion « je suis seul quand… », une montée de lait, un appel téléphonique… Ces contraintes étaient accompagnées d’un temps limite (45 à 60 minutes) d’écriture, suite auquel on partageait de vive voix le résultat de nos écrits.

Ce que vous voyez dans ce numéro, c’est l’intégrale des textes écrits durant cette semaine. Ceux-ci se sont mis à se répondre malgré eux. Ce tri n’a pas été pensé, il a tout simplement fini par s’imposer de lui-même. Tour à tour, j’ai vu Jean, Marie-Andrée et Serge se prêter au jeu sans trop poser de questions, et leur confiance fut précieuse. Bousculés par moments, vulnérables, confrontés, nous avons traversé cette aventure ensemble. De cette générosité sans compromis, de cette liberté de création totale, de ce flegme qui nous habitait restent ces mots bruts qui échappent à l’éphémère de la scène de par cette publication que vous tenez sous vos yeux. À vous qui lisez, à ceux qui ont permis que ça continue de vivre, je dis merci.

Gabriel Robichaud

P.S. Les vidéos que vous verrez accompagner certains des textes sont des captations en direct qui ont été projetées à l’écran durant la prestation dans ce que j’ai appelé « l’espace confidence ». Comme quoi même quand on tente de capter et d’enfermer nos solitudes, elles trouvent le moyen d’être présentes dans l’espace public.

 

Coordination du numéro : Rachel Duperreault.
Comité de rédaction d’Ancrages : Sonya Malaborza, Georgette LeBlanc, David Décarie, Herménégilde Chiasson, Marc Chamberlain, Jean-Pierre Caissie, Paul Bossé, Joël Boilard.

Photo en couverture et dans le numéro (sauf si indication contraire)  : Jérôme Luc Paulin. Gracieuseté du Festival acadien de poésie.

Vidéos : Gabriel Robichaud.

Remerciements : Isabelle Forest, Simon Paquet, Jonathan Roy.

Ancrages tient à souligner la contribution financière du gouvernement du Nouveau-Brunswick à la réalisation de ses activités. Nous en sommes reconnaissants.

Ancrages compte aussi sur l’appui de l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick et du Département d’études françaises de l’Université de Moncton.

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