Devenir adulte
Mon caribou espiègle court et se moque incontestablement de la finalité qui le guette. Celle qui se pare hypocritement de quiétude. À travers les feuillages, de doux filets de lumière percent. Les pins forment des nids d’aiguilles tout près et le chant des hirondelles berce toutes oreilles attentives. Plus près encore, il y a les troncs à contourner. De nouvelles herbes qui poussent, de mauvaises herbes. Maintenant que le temps s’est enraciné dans sa chair, la maison a des dents acérées. Mon caribou espiègle court et se dirige tout droit dans la gueule du loup. Là où l’innocence s’éteint.
Texte publié dans le No 13. Fragments d’humanité