
HDP devient tranquillement un dinosaure dans une époque de dinosaures. Nous vivons un temps de patriarches, mais au cœur des dinosaures et des patriarches palpite, comme une pépite de sang, un besoin profond de création, de narration, et de chant, impossible à ignorer. HD vit toujours à Halifax, il écrit toujours en regardant le lac micmac devenu lac de chocolat, il se raconte des histoires dans son lit tous les matins qu’il enregistre en se disant qu’il devrait organiser un logiciel de transcription automatique, plutôt que des dizaines de carnets manuscrits, que les pauvres humains qui en hériteront auront un mal de chien à déchiffrer. A moins qu’ils ne mettent tout à la poubelle, évidemment. A moins que ses multiples romans et nouvelles et poèmes ne soient publiés avant qu’il ne mange les pissenlits, les rosiers, ou les rhododendrons – par la racine. Ah oui, il chante toujours, et pas juste des chants de marins. Avec le groupe choral Les Voix d’Acadie, entre autres. Et si la poésie est toujours une question de souffle et de vie, chanter implique tout le corps, et nous maintient en place dans l’espace malgré les limites qui s’imposent, inévitablement, aux dinosaures et aux patriarches. 20250619
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Tu t’souviens de ce temps
Où la vie te semblait plus sweet ?
Tout ça fait déjà un moment…
Connu pour la radio C-98 comme HD, Henri-Dominique Paratte (pas Patate !) a toujours un balcon qui donne sur Indian Lake devenu Chocolate Lake dans un quartier d’Halifax dans lequel la population est aujourd’hui très diverse, y compris un grand nombre d’Indiens qui le prennent parfois pour un sosie de Radinbranath Tagore, poète et créateur de l’hymne national indien, ce qui est flatteur – les autres comparaisons sont souvent le Père Noël ou Victor Hugo. Depuis trois ans, HD a connu la trahison de gens en qui il avait (eu) confiance, la férocité continue de personnes visant à le détruire, le manque de fonds, six mois sans électricité, les hypothèques qui montent comme un soufflé, et bien d’autres choses qui l’ont convaincu d’écrire plus que jamais (il en est au 38e carnet à la main avec romans en cours, nouvelles, poèmes, chansons, réflexions et notes de lecture) de travailler avec et pour d’autres plus que jamais, de chanter plus que jamais, et d’explorer plus que jamais ces bizarreries de la vie qui sont souvent entre le réel et le virtuel, le rêve et le quotidien… Eh oui, il fait toujours visiter les Jardins Publics d’Halifax (il prépare un livre dessus), il a (re)découvert le sens de la « foi », il prépare une nouvelle émission radio, vous avez pu le croiser durant les Jeux Autochtones de l’Amérique du Nord à l’été 2023, il chante avec Les Voix d’Acadie (ah, ce merveilleux concert du Cinquantenaire…) et le King’s Chorus, il tient une chronique dans l’hebdo Le Courrier de la Nouvelle-Écosse (« Les mille couleurs de Kjipuktuk ») et il pousse un profond soupir d’espoir quand le ciel est rose et bleu au-dessus du terminal de bus de Mumford à Halifax le 13 décembre au soir. Même s’il fait quand même un peu frette dans la « Californie des Maritimes ». 20231220
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Au 7e étage d’un bâtiment surplombant le Lac des Indiens devenu Lac de Chocolat, il est peu probable qu’Henri-Dominique Paratte, connu pendant un certain nombre d’années comme Ti-Pique le Madouesse, reçoive la visite inopinée de tigres du Bengale, d’anciens Nazis, ou de Sagouines volantes. Encore qu’on ne sache jamais ! Quand on explore cette zone fragile pour la santé mentale qu’est l’espace de l’écriture, quel étranger masqué va franchir sans prévenir la porte-fenêtre du balcon ? À cette saison, les Jardins Publics sont tristes, et avec le retour de la pandémie les cafés d’Halifax sont vides. HD, comme on le connaît sur Oui98.5FM Halifax, consacre donc du temps à explorer la vie de Christina Paul Molise, grande dame micmaque de l’époque victorienne, et à approfondir ses liens avec la spiritualité. La Sagouine l’a interpellé parce que c’est une voix libératrice. Le contraire du nazisme ou de tous les systèmes qui veulent étouffer et codifier la vitalité du langage. Ah oui, c’était aussi un petit coup d’œil à Tonine, qu’il a rencontrée souvent, et pour laquelle il a une admiration sans bornes : qui peut se targuer, à juste titre, d’avoir créé une littérature aux yeux du monde entier ? 20201128
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Décoré à l’âge de 7 ans de l’Ordre du Tigre Grimpeur par le roi Brahmapoutre IV en personne, HDP n’a depuis cessé d’explorer la zone fragile entre la santé mentale et la folie douce qui se manifeste généralement par l’écriture littéraire. En Acadie, surtout en français, mais aussi en Lorraine, dans le Jura, au Québec et même au bord du golfe du Bengale. Pas encore mort, il écrit et il chante, fait des photos des Jardins Publics d’Halifax, mais pour sa furieuse envie de danser, il ne peut hélas plus pour le moment. Pour le reste, googlez-le, facebookez-le, allez faire un tour sur Academia, écoutez-le sur Oui98FM Halifax, ou invitez-le à boire un café rue Spring Garden. Il espère écrire jusqu’à 100 ans comme son ami Lawrence Ferlinghetti. Très fier d’avoir des enfants qui apportent tous et toutes leur contribution au monde des arts et à la francophonie. 20200708
Texte(s) de cet auteur :
Henri-Dominique Paratte. L’haleine de la baleine
Henri-Dominique Paratte. Allons à Costco
Henri-Dominique Paratte. Hey patate
Épisode 18. Cris de terrestres
Épisode 17. J’écris ton nom
Épisode 10. Sagouine Park
Henri-Dominique Paratte. Le cri du tcheur
Henri-Dominique Paratte. Lorna
Henri-Dominique Parratte. Frontières (audio)
Henri-Dominique Paratte. Goddache de Hell, willkommen à la Sag-Win Park (audio)