Sébastien Bérubé. Coupe à blanc

(Émilie Bernard. Planche de montagne VIII. 2023)


Le corps a pas qu’à être un chant de bataille 
Ni le mensonge de chair en pleurs  
D’un papier d’adoption 
Où le nom absent d’une femme territoire 
Résonne pour un enfant qui hurle le vide 
 
Se regarder dans la glace 
À travers des nœuds coulants 
Qui n’ont pas su retenir les frontières 
 
Faire des longueurs 
Dans le culte des morts indomptées 
En essayant de pas s’essouffler 
De peur de se noyer dans le sang de la truie 
Qu’on a égorgée avant de tuer 
 
C’est comme ça que c’est 
La chair goute meilleure 
Quand on la fait pleurer de force 
Toutes les blessures sont pas faites pour guérir 
Il faut ressusciter les mémoires 
Pour les tuer comme du monde 
 
C’est de la terre noire 
Qu’il y a dans son baluchon 
Trainer son terrain 
Ça permet de toujours être à la bonne place 

sébastien bérubé

Texte publié dans le No 40. Déraciner/Enraciner

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