Thibault Jacquot-Paratte. Aller à la job

Sylvie Pilotte, « Le cerf de Virginie », Acrylique, collage et transfert d’image sur panneau de bois, 2024


Aller à la job, ça feel comme une job
on veut pas l’faire pis c’est long !
Pis tout l’temps qu’on y va, on attend ‘ien qu’ça finit
ça prend du temps de notre vie
 
Dans les bouchons ensemble, dans le bus ensemble,
on va gagner notre paie
pis si on avait le choix de c’qu’on ferait
c’est sûr qu’on ferait pas pareil
 
Rev’nir de la job, ça feel comme une job
on veut pas l’faire pis c’est lent !
On est fatigué, et on a faim
pis faut faire à manger quand on r’vient
 
J’travaille huit heures, mes fesses
j’dors huit heures, mon œil
y’a tout l’temps d’quoi d’autre à faire !
Le transport, el ménage, el manger, el lavage
pis faut qu’j’m’achète mon cercueil !
 
Aller à la job, ça feel comme une job
on veut pas l’faire pis c’est long
on a l’goût d’quitter pis trouver de quoi d’autre
où on travaillera d’la maison

thibault jacquot-paratte.

Texte publié dans le No 43. Chants marins pour matelots urbains

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