
Sylvie Pilotte, « Skidoo », Acrylique, collage, transfert d’image et objets sur bois, 2024
1 –
Je viens de loin, le cœur plein de soleil,
De là où l’astre rit sans jamais se lasser,
Où les saisons flânent en maillots de bain,
Où la mer me caresse et la nature m’offre ses festins.
Viens, je te montrerai comment le soleil fait la sieste,
Comment les vagues bercent les rêves d’enfance.
Mais ici, l’hiver est une épreuve.
Je viens des Caraïbes, du sable chaud,
Pas d’un congélateur.
Aide-moi à déneiger, je t’en prie !
C’est trop dur
Refrain :
La neige jusqu’au cou (x2)
Il faut pelleter (2x), vaillamment,
Même si le sang se fige,
Le nez coule,
Et le visage s’endort de froid.
2 –
Ils disent : « Bah, c’est pas si pire que ça ! »
Mais j’vois même plus mon char sous la montagne blanche.
Mes doigts gelés crient l’abandon,
Et mon dos plie sous les ans de fatigue précoce.
Je pleure parfois l’absence du soleil,
Ce feu doux qui réchauffe l’âme.
Je me soigne au rhum,
Au citron, au sirop –
Recette d’un marin vide de chaleur.
Refrain :
La neige jusqu’au cou (2x)
Il faut pelleter (2x), vaillamment,
Même si le sang se fige,
Le nez coule,
Et le visage s’endort de froid.
3 –
À chaque blizzard, j’ai envie de fuir,
De m’envoler vers les alizés d’antan.
Mais je pense au printemps qui s’approche,
À l’été qui promet un petit coin de paradis.
Alors je me dis : tiens bon,
Résiste encore un peu
Ce n’est pas la fin du monde.
Refrain :
La neige jusqu’au cou (2x)
Il faut pelleter (2x), vaillamment,
Même si le sang se fige,
Le nez coule,
Et le visage s’endort de froid.
françois sincère.
Texte publié dans le No 43. Chants marins pour matelots urbains