Poisson d’avril… arnaque… supercherie… canular… mensonge… trahison ? Yep ! En effet, Roselyne Albert n’existe pas. N’existait pas, en fait, car maintenant elle est bien réelle. Tout comme votre plaisir de découvrir cette artiste a pu l’être, plaisir que j’espère égal à celui que nous avons éprouvé à la créer et, surtout, à vous duper. La réalité souvent dépasse la fiction et, pour camper l’irréel, il a fallu jouer la carte de l’hyperréalisme et de la matérialité : des textes manuscrits, un recueil aux Éditions Perce-Neige, une vraie boîte de fausses archives, des œuvres picturales produites par des étudiantes de l’Université de Moncton, une correspondance avec Gérald Leblanc, des poèmes de jeunesse, du théâtre et, comme un sceau d’authenticité, un liminaire de la professeure Isabelle LeBlanc.
Oui, on est plusieurs à vous avoir menti. Mais on l’a fait avec tellement d’enthousiasme et de vérité qu’on peut difficilement qualifier l’œuvre de mensonge : Roselyne est une œuvre collective et sa réalité est, au final, la même que toutes les autres œuvres.
Que le Père Noël existe ou non ne change absolument rien au plaisir que l’on a à offrir ou déballer un cadeau.
Pour terminer, Roselyne n’aurait jamais existé sans la participation et la générosité de Maurice Raymond, sans qui la matérialité nécessaire à l’arnaque serait demeuré impalpable. Merci aux autres autrices et auteurs : Nicole Babin, Rachel Bonbon, Benoit Doyon-Gossellin, Marie-Claire Dugas, ainsi qu’aux artistes visuelles : Tsiky Ny Aina Rasoarahona et Katerina Olkinitskaya.
Un méchant poisson d’avril…
Joël Boilard
publié dans le numéro 38. Hommage à Roselyne Albert