Moi en robe du soir
posant sur la peau du cactus
musculaire dans mes dernières greffes
moi nourrissant les ténèbres
avec mon placenta
moi enfantant une autre version de moi
avec une langue des joues du cartilage
et beaucoup de figures sillonnées
de mains aimantes
moi galvanisée dans mes fissures et mes ancêtres
accouchant en secret d’une fille opaque et souterraine
une fille absolue née du sol absolu
qui grave son nom sur les ombres des passants
qui s’élève
parmi tout ce qui fait obstacle à la lumière
Isabelle Duval
Publié dans le 31e numéro de la revue Ancrages Vivant