13.

fuir
caché.e
couverture
anonyme
ébloui.e
lacérant.e
fucké.e
ça sent encore le crisse
en-dedans
quand je ferme les yeux
assez longtemps
ligne droite
noeud ressaisi
sordides pensées
aux notes amères
j’existe
entre les cordes
déployées

je veille
encore une fois
avec mon faux sourire
pis mes canettes vides
je vous demande pardon
si un jour il est trop tard
pour naître
sous le soleil du printemps

Dans une maison négligée
Sur les Terres de Jack Monoloy
Un soleil te cherche
Toi la fille aux yeux verts
Par les fenêtres brisées
Les lambris désaffectés
Il chantonne ton nom

j’ai besoin de votre aide
pour continuer
passer les p’tites heures
à me péter le corps
sur la glace
trop épaisse

J’écoute ta voix venue du génocide
Où tu chantes ta médecine résilience
Intonations ornée d’écorce et de neige

Nukum des vieux territoires
Gardienne des connaissances
Mémoire à l’oralité chantante

Que reste-t-il de toi
En mon corps colonisé
Une chevelure qui ne veut plus tresser
Un regard qui ne reconnait plus le Nord

ils sont un baume
temporaire
et crucial
leur vent m’engouffre et me flatte
les cheveux gras
leurs bras sont ouverts
et aptes à attraper
lors des chutes de verglas
ils aiment profondément
l’autre
même quand i’
casse de la vaisselle
importante

Moi, j’veux qu’on se batte
Qu’on arrête de calculer nos amitiés
En case à remplir
Ou de parler en demandes de subventions
Parce que Francis n’est pas que le Québec en p’tits shorts serrés
Parce que Mo n’est pas que l’Acadie en strap-on
Parce que Maya n’est pas qu’une Pocahontas de service
Parce que je ne suis pas qu’un privilège blanchi à délicat
J’veux qu’on se batte
Qu’on se salisse les mains pour vrai
Dans les entrailles roses de nos métissages
À s’inventer des hérédités coupables
Ou des clôtures souriantes
Se frapper nos yeules
De bonbons sûrs
Éclater nos sourires de Smarties
Triés
Anyways
Tout le monde
Garde les rouges pour la fin

Sébastien Bérubé

Mo Bolduc

Maya Cousineau Mollen

Francis Paradis

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