Basculer les fenêtres dans Windows. Endurer les morts stupides, les animaux qui agonisent dans des objets flottants : bouteilles, sacs, filets. Déchets dans l’eau. Un fleuve rempli de microbilles de plastique. Si petites qu’on ne pourrait même pas les déceler à l’œil nu ou s’étouffer avec si on les avalait par erreur. Écoanxiété. Présentes jusque dans les dentifrices. Nous les recrachons dans les lavabos, mélange de bave et de mousse, nous, les parasites dans la vie des autres vies.
Courir le ruisseau des ombres
Dans des habits trop grands
Sa tête dans un sac de plastique
Pour qu’elle ne prenne pas l’eau
Quand le bateau va toper
Sa tête et des allumettes
Pour nourrir le feu
Quand son ventre gronde
Entre les peines amoureuses
Et l’épinette rouge
Je ferai des araignées au canif
Dans les flammes bleutées de ton souffle
Pour te montrer qu’on détient le temps
Je respirerai pour nous deux
Je garderai une allumette au sec
Pour quand tu t’éteindras
presser le citron
jusqu’à la sécheresse
chercher les diamants
jusqu’à l’ivresse
le ventre se creuse
l’expulsion
des maux de trop
j’ai l’estomac en pente
pas montable
j’embrasse les tremblements
à coups de pied dans le cul
Se consumer ensemble
Se consommer jusqu’à l’ivresse
Se remplir de l’autre jusqu’au bouchon
Mon cul est pour personne et pour tout le monde à la fois le serveur me dit que j’ai un beau chandail et vous me laissez seul avec lui toujours seul avec le cul des autres et savoir quoi faire avec on me dit souvent savoure Francis savoure
Pas d’air
Pas de paroles
Pas de plaintes
Pas de mots tendres
Pas d’appels à l’aide
Rien n’est plus dur
Pour des genoux tendres
Qu’un trottoir indifférent