Une ligne fine traverse le jour blanc
une haie au bout du champ ?
une colline dans le lointain ?
un filet de fumée dans l’air figé ?
J’aime quand l’horizon joue à cache-cache
La plaine au couchant
Double deuil :
celui des vallées de montagnes qui m’ont vu grandir
et la certitude que même si je le désirais, je ne pourrais plus y vivre
habitué que je suis à ce que rien ne s’oppose à mon regard.
Il fut un temps où la simple vue d’une rivière de plaine me plongeait
dans une accablante léthargie
Mais à mesure que mon propre parcours empruntait d’hasardeux détours,
les méandres des cours d’eau m’apparurent comme une quête
J’y reconnais aujourd’hui la circumambulation de Carl Jung
ce passage obligé dans l’errance qui seul nous fait grandir
Images : David Baudemont, Plaines aquarelles, aquarelle sur papier, 2020.
Publié dans le No 26. Entre ciel et mer. Rencontre Est-Ouest
Numéro conjoint des revues Ancrages et À ciel ouvert