Canapé
la mort rôde
comme une voleuse en puissance
cambrioleuse acrobate
courbée, déhanchée,
nous démanchés
le silence de son vol
occupe plus d’espace
que d’espace existant
la superficie du néant
en suspend dans un ciel
les contrôleurs terriens
ne savent plus où donner de la tête
le radar mandala
le bruit parasite
une ligne d’horizon
elle plane parmi nous,
aimantée par notre matière
nous effleurant de sa cape
de son souffle
pendant un instant, une pirouette
elle respire à l’amble
avec tout un chacun
en symbiose avec nos manières
nous, étendus sur le canapé de la vie
alimentons sa faim et elle,
s’embrase de notre présence
elle est là, existante
vorace, inassouvie
Sero
une génération cellulaire
habituée à voir vertical
ne sait plus quoi et comment faire
les tours humaines fondent au soleil DEL
figures héliotropes, électroluminescentes
se retournent sur elles-mêmes en boucles
débouchent sur le paradigme des programmeurs
sur l’insistance de la réalité et de la déréalité
le menu déroulant des tranches de vie
fait panorama-kaléidoscope
pendant que le soleil comme un fragment
s’éclate à l’horizon des publicités
(Sero est une télévision rotative de Samsung qui peut se positionner autant à l’horizontale qu’à la verticale.)
Image : Maryse Arseneault, Help Phone / Au bout du fil, photo d’une installation sonore. 2015-2017.
Publié dans le No 26. Entre ciel et mer. Rencontre Est-Ouest
Numéro conjoint des revues Ancrages et À ciel ouvert