
Sylvie Pilotte, « Big Bang », Acrylique et collage sur bois, 2023
Un bon matin je me lève tôt, je fais ma toilette et je bois de l’eau.
Je brosse mes dents et je peigne mes cheveux.
Tout avant 7 h.
Ouay, ouay, je suis prête. Je mets mon manteau parce qu’il fait frette.
Je sors dehors et trébuche une miette
Sur le pavé gelé.
Ouay, ouay. O maudit. J’aurais dû rester au lit.
Jamais je n’pensais que je me casserais la cheville.
La tête me vire, mes oreilles font mal.
Ma gorge est sèche. C’est point normal.
Faut-il que j’appelle le 911
Et que j’aille à l’hôpital ?
Ouay, ouay. O maudit. J’aurais dû rester au lit.
Jamais je n’pensais que j’attraperais la grippe.
J’embarque ma car pour faire un tour.
Une bonne journée jusqu’au bout du jour.
Mais deux minutes de la maison
Je frappe un chevreuil.
Ouay, ouay. O maudit. J’aurais dû rester au lit.
Jamais je n’pensais que ça me coûterait cinq mille.
J’ai décidé de rester au lit
Toute la journée et toute la nuit.
Juste me lever pour faire pipi.
Mon chant marin fini.
Ouay, ouay. O maudit. J’ai décidé rester au lit.
Jamais je n’pensais que je chanterais ceci.
ina amirault.
Texte publié dans le No 43. Chants marins pour matelots urbains