Roselyne Albert. morsures…

  

morsures d’un soleil ardent
voici que tout s’éclaire dans
le nid d’ombre
           de ton sang
et voici que la mer monte et descend
sans souscrire
à l’appel intermédiaire des côtes
monstres déchus d’un empire
évanoui
fantômes gnomes hirsutes visages
de la mort
qui tant gémissez dans les profondeurs 
du corps
et tant voulez ressaisir
l’illuminé désir de la vie 

sachez que la vague est une dans
son dispersement
et que plus elle descend
plus elle monte
et qu’elle ne monte que pour mieux
suivre
le tunnel enchaîné de vos soupirs
sachez que cette vague
           est lumière 
poussières du soleil effritées dans 
la nuit 
et que tout se passe comme si
l’amour entier était matière 

c’est là qu’est la morsure d’un soleil  
dans la masse gluante de la mort 
et tout se passe sans effort 
mais dans les douleurs d’un martyr 

Poème tiré de La soif des ombres

Roselyne Albert Maurice Raymond

publié dans le numéro 38. Hommage à Roselyne Albert

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