morsures d’un soleil ardent
voici que tout s’éclaire dans
le nid d’ombre
de ton sang
et voici que la mer monte et descend
sans souscrire
à l’appel intermédiaire des côtes
monstres déchus d’un empire
évanoui
fantômes gnomes hirsutes visages
de la mort
qui tant gémissez dans les profondeurs
du corps
et tant voulez ressaisir
l’illuminé désir de la vie
sachez que la vague est une dans
son dispersement
et que plus elle descend
plus elle monte
et qu’elle ne monte que pour mieux
suivre
le tunnel enchaîné de vos soupirs
sachez que cette vague
est lumière
poussières du soleil effritées dans
la nuit
et que tout se passe comme si
l’amour entier était matière
c’est là qu’est la morsure d’un soleil
dans la masse gluante de la mort
et tout se passe sans effort
mais dans les douleurs d’un martyr
Poème tiré de La soif des ombres
Roselyne Albert Maurice Raymond
publié dans le numéro 38. Hommage à Roselyne Albert