Poème adressé à Roméo Gaudet.
JE M’APPELLE (1/5)
Je m’appelle Herménégilde et j’ai deux frères,
L’aîné se nomme Henri et le second Hector
Nous naviguons normalement du côté de l’été
Vers Pointe-du-Chêne là où les eaux chaudes
De la rivière viennent caresser les algues océaniques
Comment aurions-nous pu imaginer
Le sort qui nous était réservé ce jour-là
Trente et unième du mois de juillet ?
C’est que Maurice Leblanc nous filait
Depuis l’aube à l’affût sur sa barque
Hélas notre destinée était toute tracée
Mais, comble de l’horreur, nous ignorions
Avoir à subir avant l’immolation par le feu
L’ébouillantement en eau de mer assaisonnée
Puis le découpage longitudinal, façon père Ubu
Maïnga nous propose cet épilogue nzakara :
« Si j’avais su que cette affaire se déroulerait ainsi,
J’aurais plutôt vécu avec ma belle-mère !
Femme qui ne sais que rire ! On ne mange pas le rire.
Fais la cuisine, mangeons, nous paraderons après. »
Marc Lapprand
Texte publié dans le No 18.