Eugénie Melanson
Toi dont la photo traversa les années
Pour me faire signe
Herménégilde Chiasson
ta nuit n’est plus la nuit
mais une accumulation d’étoiles
pourtant la lumière ne connaît qu’elle-même
et recommence chaque jour
l’étrange sculpture du feu
une à une
dans l’envers des choses
tes vies s’entassent
plus hautes que nous
sur la photo
derrière l’exil
tu souffles dans nos oreilles
la brûlure du réel
nous prenons le temps de laver ta mémoire
avec nos voix
nous sommes nombreux
dans la rêverie de ne pas t’avoir connue
nous voudrions te porter en nous
même si parfois cela ne tient debout
que dans un étrange éloignement
pour peindre à nouveau ton visage
il faudrait arrondir le désordre
mais l’étoile errante dans tes yeux
va-t-elle un jour nous quitter ?
Texte publié dans No 15. Chemins de vers. Poésie