regarde le papillon
prendre son envol
affranchi des amours plaques tectoniques
entre satin des étreintes et paroles sanguinaires
j’ai cru en nous
triomphe des rameaux et chemin de croix
jusqu’au Golgotha des orages
nos ombres
impénétrables
auront scellé notre sort
le sceau
marquant d’un trait final
notre bonne entente
cette route
longue et sinueuse
que je connais par coeur
broussailles et vents contraires
voyage vers un bonheur nouveau
dont je n’ai pas encore la clé
***
solitude couteau dentelé
confiné dans un silence monastère
nu
je me vois dans un miroir
pour la première fois
ce fauve le bonheur*
qui me traque
contre lequel je livre
le combat
serais-je devenu fou…
fais-moi danser**
afin que j’oublie
qui j’étais
avant
fais-moi danser encore
pour que je cesse enfin de mourir
pour que Sainte-Cécile
en son manteau multicolore
sonne le glas des mauvais présages
***
les cloches montent la garde
les éoliennes au diapason des jours tranquilles
je ne crains plus la brume
sur l’écume de mes recommencements
loin des terres
j’ai trouvé mon île
des cruches généreuses déversent sur ma tête
le baptême d’une vie nouvelle
les amours anciennes
bienveillantes
viennent à ma rencontre
regarde le papillon
prendre son envol…
je suis peut-être enfin libre
Texte publié dans le No 9 de la revue Ancrages
* Référence à Denise Desautels
** Référence à Marie-Jo Thério