J’ai choisi sept mots : traces, souffles, organes, circulations, regards, pulsions, verdures, tous des noms qui, selon moi, sont manifestes du vivant. J’ai placé chacun de ces mots au centre d’une feuille blanche et je les ai laissés interagir de manière à créer des parcours de sens. Après, j’ai repris ces chaînes de mots pour en faire des poèmes allant du haïku japonais au sonnet classique et de la liste à la dictée scolaire. Je suis ensuite intervenu avec des pastels mous pour créer des lignes, des surfaces et des textures de couleur agencées aux textes. Enfin, j’ai mis ces petites œuvres, pas plus grandes que les pages d’un livre, dans des cadres en bois bon marché pour garder ce côté pauvre et bricoleur du papier, de l’écriture et de la poésie.
Herménégilde Chiasson
Publié dans le 31e numéro de la revue Ancrages Vivant