les femmes du Pakistan
s’aspergent d’essence
craquent l’allumette
pour se ramener à la conscience
le prix de la liberté
sorcière éternelle,
tu as voulu ressentir la chaleur
dans ton ventre
que tu pensais éteinte
tu as voulu ce feu de la passion de vivre
ta beauté
comme poison
où la pédophilie
est normalité
ou secret gardé
où on prend femme/enfant
de force
de gré
ou de misère
quand ils verront ton corps phœnix
ils comprendront que tu n’as plus peur de rien
et ils auront peur de tout ce que tu es devenue
femmes libres
à la magie bouillante
transcendante
tu leur diras : « Ayez peur de ma colère… »
parce qu’elle est profonde
parce qu’elle attend de se déverser
parce qu’elle va détruire le monde
parce qu’elle va faire déborder la mer
parce qu’elle va craquer le sol
parce qu’elle n’est pas que victime
parce qu’elle remonte à ma grand-mère
celles que tu voulais tant taire
mais nous ne nous tairons plus
notre cri en écho dans les flammes de notre libération
ma colère est mon feu
ma colère est mon âme, mon arme
ma colère est vivante
ma colère porte la justice
ma colère porte la tragédie
la douleur
les peines enfouies
la peur
ma colère est l’orage
un passage obligé
vers la pluie…
Fini les compromis
le bending over
la servitude
fini le silence
la souffrance de mon âme éteinte
le choking de ma parole
ma gueule qui veut gueuler
pour toutes ces fois où nous n’avons rien dit
Fini les compromis
l’amour à crédit
en finir avec la blessure
cette blessure qui m’attend
qui me fait sombrer
qui me voit telle que je suis
cette blessure qui me hante
qui take over
qui me rend psycho
i say “me too”
i say “no more“
Fini les compromis
cette rage accumulée, je la laisse sortir
cette peine cachée, je la laisse sortir
je crie et je pleure
je pleure et je crie
encore
et encore
jusqu’à l’aube du temps
s’il le faut
Fini les compromis
je ne serai plus un baume
pour votre petit égo
je serai la lame
qui vous tranche la tête
destructrice des masques
lumière qui aveugle
Fini les compromis
je suis flamme
feu divin
à prendre ou à laisser
je brûle mes peurs de solitude
je me consume
de cendre à phœnix
de noirceur à clarté
and back again
J’ai mis feu à mon église
demandez-moi pas pourquoi
j’vous répondrais pas
parce que vos oreilles sont fermées
par l’ignorance
et tout ce qui sort de vos bouches
c’est votre peur d’aimer
Faites-moi seulement un signe de tête
pour me remercier
de vous avoir donné quelque chose
à taper dessus
quel est le chemin de la femme libérée ?
est-il dans ma parole juron
dans mes folies nocturnes
dans mon gros fuck you, subtil et tremblant,
vers le patriarcat
le capitalisme
la destruction massive de la vie sacrée sur Terre !
I wanna scream wake up
I wanna slap some faces
or some asses
wake up
wake up
wake up
see what needs to be seen
be brave
courageuse,
notre langue épée
notre corps rappel
notre voix résonance de l’au-delà
parlons taux de suicide
parlons femmes battues
parlons enfants traumatisés
portant en eux
la bête narcissique
détruisant l’ouverture du cœur
rasant l’appel de l’âme
dans un loop infini de chaos et de souffrances
se souvenir
qu’après des milliers d’années en guerre
on n’a pas encore trouvé
la paix
entre féminin et masculin
Terre et univers
Pacha Mama et le Grand Esprit
(s’cusez pour l’appropriation culturel)
notre enfant intérieur
pleure
et pour le réduire au silence
nous avons décidé de ne plus rien ressentir
mon enfant, si tu savais
comme ton sourire
porte l’espoir du monde
Oh femmes, hommes, humains, habitants terrestres,
j’attends votre libération
autour du feu
nos voix s’élèvent
et nos vêtements tombent
sous la pleine lune
vaincre le sommeil venin
nous sommes sexe divin
chakra vibratoire
explosion du cœur
liquide orgasmique
nos voix sans tête
chasseurs de sens
excitement ventral
lointaine frontière
où notre âme renaît
où nos entrailles grouillent
où nous pouvons, enfin, nous célébrer en pleine conscience
Texte publié dans le No. 29 Éloge (paradoxal)