Poème adressé à M. Gérard Ardon, Châtellerault.
McKAY’S DAIRY
cé les seventies
il y a une queue
l’été tout le monde vient dans mon quartier
pour la même raison
s’acheter une crème glacée
au McKay’s Dairy
le reste de l’année
j’habite nulle part
une rue dead-end great
pour le ball hockey
mais l’été
les familles viennent en masse
le parking lot déborde
de voitures américaines
moi la crème glacée
j’en ai une grosse tub dans le freezer
la raison j’suis là
au McKay’s Dairy
cé parce j’viens juste d’avoir
mon allowance
billet brun sepia qu’existe pu aujourd’hui
deux nouvelles piastres
qui hot phénix brulent
les poches raccommodées
de mes corderoy jeans ocres
les cartes de balle O’Pee Chee
vingt-cinq cennes le paquet
math facile j’en achète huit
même si j’sais trop bien
qu’la première carte de chaque paquet
va être gomme baloune stale
endommagée
Paul Bossé
Texte publié dans le No 18.