(Émilie Bernard. Planche de montagnes IX. 2023)
Dans le sillage de la mer
Des oiseaux scrutent mon passé
Nuages comme autant d’emballages
De silences feutrés doux
Effacés presque
Y subsistent quelques racines
Une fresque se dessine
Aquatinte aux traits estompés
Nature suave
Parfois sauvage
Entrelignes du destin
Une promesse fugace
Dans le champ des possibles
Je pense à ce qui aurait pu être
Monotonie du trait linéaire
Mes pas rythment la cadence
J’avance au-devant de ma vie
Libre et seule
Mes vieux rêves ensevelis
Comme tant de chimères
Mes désirs assouvis
Je prends pays
Encrage des jalons manière noire
Ancrage à la lisière du temps qui fuit
Je m’enracine
Souvenirs gravés en creux
Mon avenir se dessine
Forte de mes choix
Fière de ces voies
Si tant fréquentées
La mémoire comme apanage
Le rivage épouse la plage
Poursuivant l’aventure
Longue d’oublis lente d’envie
Racines et rhizomes se confondent
Aux confins de mon jardin
Marie-Thérèse Landry.
Texte publié dans le No 40. Déraciner/Enraciner