j’ai plongé la main dans la nuit
en ai retiré cette pâte obscure
aux paillettes de clarté
qui dansait sur ma paume ouverte
l’ai posée sur ma table
gélatineuse et nue
et voici que de remous sombre
en remous sombre
elle s’éleva dans l’air dur
et vibra d’une danse ancienne
elle semblait un corps
livré aux élans de sa forme
tout entière absorbée
par sa propre brûlure
elle s’allongeait
s’élevait
courbait sa noire échine
soudainement humble
dans l’arrogance de sa faim
puis brandissant une flammèche impure
venue on ne sait d’où
s’extasiait
c’était la danse de la nuit
des cœur s [sic] couverts
des esprits sourds
la danse d’une enfant-silence
j’en goûtai chaque goutte
le cœur ivre d’une joie d’ébène
sentant mon sang s’osbscurcir
d’une ombre violacée
puis
tournant le bouton de ma lampe
l’éliminai…
sans date
Roselyne Albert Maurice Raymond
publié dans le numéro 38. Hommage à Roselyne Albert