je friboule
quand le BBQ et Frye
et un code
virent la viande
quand le sang sort
je friboule
quand un peu de boisson
chante Marie-Madeleine
s’est piqué la bedaine
à côté du Five and Ten
je friboule
quand le soleil se couche
plus tard que je pensais
je friboule
quand la canicule trop tard
et le froid trop tôt
changent l’été à sec
et l’automne en pluie
je friboule
quand la sirène se pointe
et aiguise ma lame
je friboule
quand ma bière du retard
d’hier soir
me déprime d’un tout
à l’heure
je friboule
quand l’amour me chandelle
et la montagne grimpe
je friboule
au Deluxe French Fries
quand tu peux pas orderer
avec ta langue
dans ta langue
je friboule
un coke et un hamburger
dad
I don’t understand
the fish is fried
je friboule
des champignons
dans la closet
l’acid dans l’attic pis un trip
« watche tes pieds »
je friboule
des jeunes textos
avec du fromage
et des vieux boomers
on the side
je friboule
quand le steak est cuit
and so is me
une cigarette
pis un wannabe
je friboule
quand le cendrier est plein
la bière vide
et le ronflement s’accentue
je friboule
quand une cigale
se cigare
dans un trou sec
d’une bouche liquide
je friboule
quand le steak et les légumes
sortent d’un trou sexuel
la pierre philosophale
de la prostate
je friboule
quand je tourbillonnais
un dessein
de la galaxie spirale
sans le savoir
je friboule
quand l’amour se présentait
comme un lys de royauté
du pain pour les pauvres
je friboule
quand la richesse suce
le sable entre les dents
et entre les tombes
je friboule
quand l’huile sur le dos
et du sel sur les tranches
forment des perles jaunes
explosives
je friboule
quand la fonte du blanc
se mêle au bleu du rêve
je friboule
quand les Chinois nous aiment
avec les restaurants
et les adoptions
des noms qu’on mange
entre les pâtés de maisons
Ronald Léger
Poème publié dans le no 12 de la revue Ancrages Je friboule. Hommage à Ronald Léger.