comme une attenance au fond d’un cortex
qui cherche ses mots pour en faire une phrase
pour vétilleux qu’ils soient c’est la viande et c’est son règne
des soupirs ou des lésions salubres ou infinis
la conquête est longue mais la défaite est brève
écrire
écrire pour être de ceux qui lèvent l’hypothèque de la vie
entre instant et éternité
comme à l’œil nu
comme un coup d’arme à feu
où sont donc les flacons et les tubes à essai du romantisme
dans quel inexact mélange d’hormones et de vitamine D se trouve l’idée du bonheur
on ne s’habitue pas à l’absence on fait avec
on ne s’habitue pas non plus au manque on l’apprivoise
on en fait une compagnie qui pourtant ne console pas
comme des petits rigolos qui peuvent encore croire que l’amour est au fond du vagin
écrire
écrire pour ne pas avoir à s’avouer que
les mots d’amour s’écrivent toujours à l’imparfait
comme un rêve qui s’achève dans un réveil abrupt
on laisse à d’autres l’indélicatesse de conclure
lassé de l’équipendance du toujours et du jamais
d’un trop plein à un trop vide
écrire
écrire pour refuser de voir que les hommes sont comme les objets
ils prennent
la poussière
Martin Zeugma
Texte publié dans le No 36. En corps