sur mon bureau
des carnets de dessins
remplis de croquis et d’esquisses
de corps, de membres, de visages
tout comme ma bibliothèque
est remplie de références anatomiques et artistiques
construction du corps
styles distincts
couvert ou nu
de tous âges, sexes et genres
pour capturer l’essence du corps,
mannequins de bois, posés sans logique
corps primitifs amorphes
modèles vivants, en poses classiques
étudier la rigidité
photographies, ludiques ou pornographiques
pour revenir au spontané
un écorché pour aller en profondeur
de la physiologie humaine
outils de travail éparpillés
crayons, encres
godets de peinture et pinceaux
pour rendre à ces corps
semblance de vie
créer par les traits
des études
croquis rapides
qui, par itération
deviennent esquisses
puis portraits
tout pour que du graphite
émerge un corps
sur les pages
noircies
une après l’autre
puis, si chanceuses
mises en couleur
terminées par la griffe
ces pages de facsimilés
déposées et oubliées
dans une pile en sécurité
ou sur le sol
avant de les jeter.
Gabriel Chiasson
Texte publié dans le No 36. En corps