le jazz me saigne
des gencives
et j’avale à
pleins sciaux
le nocturnérotisme
hante mon haleine
alors que je respire
la bouche grande ouverte
je repose Moncton
au fond de ma gorge –
throat six feet deep
à Paris, je montre
les dents
ma langue tourne sur elle-même
dans sa tour
d’ivoire et de châtiment –
sécrétant un accent
qui ne s’aiguise
qu’à coups de fouet
chaque fois
que j’ouvre la
bouche
et voilà
qu’à chaque jour
je me demande à
quel rythme je
prononcerai mon nom
le lendemain
Marc Chamberlain
Texte publié dans le No.22 Libéré(e)s sur parole : la récidive