À vous les aspireux bien assis,
les soupirants, les soupireux.
Vous dont le jugement est sans appel,
le bras en l’air,
la langue bien pendue.
Vous qui n’espérez plus une fin heureuse
à une catastrophe annoncée.
Chercheux de vérité, poètes du quotidien
égarés entre les aérogares des chu ben icitte
et des r’viens back soon
d’une langue missed you de turbulences quotidiennes.
Vous qui ne craignez rien.
Superhéros des temps modernes
qui affrontez les peurs avec insolence
et évacuez le trop-plein de mes angoisses
dans la jeunesse de vos certitudes.
Les thrifteux, les googleux, les youtubeux,
à vous mes frères et mes sœurs d’écrans,
vous qui m’entendez sans jamais me voir
et qui attendez derrière le bleu.
Universels mercenaires aux frontières désabusées.
Exilés des clics de l’ennui et de la facilité.
Vous, aromatisés de notre époque
Indica et Sativa.
TDH aux muffins instantanés,
les plantes vertes illuminées, en vous
le hashtag rassembleur en manque d’attention.
Vous, héritiers de tous les maux,
assoiffés de liberté, d’espoir et de lumière,
souriez, la caméra vous regarde.
À vous.
Dominic Langlois
Texte publié dans le No.22 Libéré(e)s sur parole : la récidive