EN ESSENCE. Retour en trois temps sur les traces volatiles d’une création collective
Varia – Dans l’après de l’autre automne et de la beauté des imprévus.
J’aurais aussi pu parler :
de la vie prolongée du spectacle,
qui a joué à Québec
qui a joué à Caraquet
qui aurait dû s’arrêter là mais
qui a rejoué à Moncton,
qui a rejoué à Québec,
et qui s’éteint de sa belle allumette en
revivant dans Ancrages
comme un épitaphe pour
une nouvelle vie ;
du risque de jouer
dans l’actualité,
le projet Énergie Est ayant été bloqué ( !)
un seul automne plus tard ;
de la force du littéraire
qui a alors transformé le pipeline
en archétype de toutes les menaces
pétrolières ;
de la beauté de voir un objet littéraire être aussi mouvant,
s’adapter dans le temps en longueur et en pacing
au public et aux besoins du moment,
murir comme si en se libérant de la publication,
on se libérait aussi de la fixité du texte ;
de la résonnance du projet, enfin,
qui a accueilli un nouveau membre à la famille,
en cours de route, Ancrages le bel imprévu,
comme le lest qui nous manquait
pour opposer à l’éphémère intangibilité du spectacle littéraire
les traces fossiles de notre passage.
Poésie : couler ; pourquoi tu pleures
Réflexion critique : En essence. Retour en trois temps sur les traces volatiles d’une création collective. Pour en venir au pipeline (1). Le printemps de quelque chose (2).
Texte publié dans le No 16. Déversements.