Rouler en 4×4
Rouler dans la garnotte tout seul dans mon pickup
L’enveloppe su’l dash Important Information Inside
Rouler pour rouler
Le up and down du brut
C’est comme la valse du plus beau pick up su’ la Main
Une fois que ça’passé faut attendre que ça revienne
Même en ligne
Rouler en 4×4
L’odeur du gaz les fenêtres baissées
Un double double dilué coule comme les érables au printemps
Se transporte ben mieux dans un beau gros pipeline de prospérité
Le ciel bleu blanc rouge au bout du tunnel
L’enseigne lumineuse clignote Important Information Inside
Rouler en 4×4 la bouette su’l top de l’indifférence
Un pavé dans la marre de l’histoire d’un réchauffement planifié
Les mains trop sales pour m’en soucier
Le créosote pis le goudron suivent leur cours
envahissent les bourses sur l’asphalte troué
Mais les beaux grands discours dilués
Ça pue à plein l’opulence sur mon dos
De la sueur à grosses gouttes noires brouille les ondes
dans mon 4×4 d’une Amérique de dépendance
la radio du gaz pas cher griche
quand les pipelines se couchent à l’Est
on exploite l’ignorance en entretenant la mésinformation
ça fait que j’ai crié dans mon 4×4
vargé à deux mains sur le marchepied de la misère
l’enveloppe blanche tachée d’huile Important Information Inside
ben après mon retour
ben après mon dernier chèque
l’angoisse contenue dans un dépôt automatique
refoule la colère
roule jusqu’à la prochaine tank
Poésie : 4600 km
Réflexion critique : La ruée vers l’Est
Texte publié dans le No 16. Déversements.