Décadence matinale
Le matin
mes cheveux sont
un party de Noël
où personne
n’est invité.
Devant la glace,
ma face crie famine,
puisqu’elle a besoin
d’une bonne claque
de caféine.
Face à la révélation
du miroir de ce matin,
j’ai décidé de ne plus acheter
de condiments, puisque
les cheveux qui tombent
dans mon assiette
fournissent maintenant
le poivre
et
le sel.
Franco quoi
Entre Ottawa
et North Bay
ma langue
est une craie
de tableau
qui s’efface
comme le fromage
d’une poutine
canadienne
dans un Truck Stop.
Une poutine
québécoise
sans crottes
de fromage.
De longues
cheese curds
avec du gravy
goutant le café instant.
Des frites
qui jouent
aux petits soldats
contre mon
palais.
Entre North Bay
et Ottawa
des french
fries frogs
restent dans ma
tranchée.
Des grenades
dans les fosses
sceptiques
de mes dents
de sagesse…
Textes publiés dans No 15. Chemins de vers. Poésie