Kareen Martel. Là-bas sans moi

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Photo : Jean-Pierre Caissie

Sur le trottoir je traîne
l’entre-deux, y’a pas mieux
en tout cas y’a pas moi
entre les lumières du boulevard
je ne suis que piétonne qui piétine
qui flâne, quel luxe
perdue dans des pensées impondérables
peut-être perdue point
dans le plan de la ville
ou dans ce vaudeville qu’est la vie
mais bon, qui diable voudrait
même s’il existait, être sur le droit chemin
qui s’étire à perte de vue dans sa grisaille
long, long, se déroulant, jamais déroutant
en fait me voilà bien soulagée de ne pas l’apercevoir
dans les lignes de ma main.

 

Kareen Martel

Texte publié dans le No 9 de la revue Ancrages

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